François Hollande à Alfortville, en prière pour le salut du bâtiment (crédit : JACKY NAEGELEN/Newscom/RTR). |
Moins de deux semaine après l'annonce de François Hollande sur le plan logement, censé sortir le secteur du bâtiment du marasme économique, la voix unanime des soutiens s'est peu à peu atténuée pour laisser place à des critiques de plus en plus virulentes. Qualifié "d'insuffisant", le plan logement peine à incarner "vraiment" le changement (et maintenant), se cantonnant à des mesures incantatoires et incitatives.
Le projet était beau, au soir du 21 mars. A écouter politiques et représentants du monde du bâtiment, ce dernier venait de trouver la bouée de sauvetage qui l'empêcherait de s'enfoncer davantage dans la crise qui le submerge depuis quelques années. Pour Laurence Parisot, (encore) présidente du MEDEF, Didier Ridoret, président de la Fédération Française du Bâtiment (FFB), comme pour Patrick Rame, président de la FFB du Val d'Oise, qui se félicitaient "que le Président de la République et le Gouvernement aient décidé d'amplifier leur action dès aujourd'hui [jeudi 21 mars] afin de soutenir l'activité, l'emploi et la satisfaction des besoins de nos concitoyens", les vilains nuages noirs du déluge se sont envolés.
Mesures incantatoires...
Pour d'autres acteurs du secteur, les propos sont plus mesurés. François Bertière, PDG de Bouygues Immobilier, constate ainsi qu'il y a "beaucoup d'annonces qui vont plutôt dans le bon, mais on est encore dans le domaine des bonnes intentions sauf pour la TVA du logement social". Pour la Confédération de l'Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment (CAPEB) et son président Patrick Liebus, on reste juste un peu moins pessimiste : "Si toutes les mesures du plan sont appliquées effectivement et rapidement, alors le secteur peut espérer des pertes d'emplois moins importantes."
En effet, certaines des mesures phares du projet se limitent à des formules, certes impressionnantes, mais dont on demande ce qu'elle signifie. Ainsi, la mesure de 1350 € ("à peine de quoi repreindre un cabinet de toilette ou acheter et installer un radiateur électrique de nouvelle génération", dixit un entrepreneur sur Twitter), d'aides proposées au foyer de la classe moyenne pose problème : quelle définition pour un "foyer de classe moyenne" ? Est-il souhaitable de financer les 1350 € avec le fonds du grand emprunt ? Une gabegie pour l'Etat et une cacahuète pour les sociétés comme les clients ?
Mesures incantatoires...
Pour d'autres acteurs du secteur, les propos sont plus mesurés. François Bertière, PDG de Bouygues Immobilier, constate ainsi qu'il y a "beaucoup d'annonces qui vont plutôt dans le bon, mais on est encore dans le domaine des bonnes intentions sauf pour la TVA du logement social". Pour la Confédération de l'Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment (CAPEB) et son président Patrick Liebus, on reste juste un peu moins pessimiste : "Si toutes les mesures du plan sont appliquées effectivement et rapidement, alors le secteur peut espérer des pertes d'emplois moins importantes."
En effet, certaines des mesures phares du projet se limitent à des formules, certes impressionnantes, mais dont on demande ce qu'elle signifie. Ainsi, la mesure de 1350 € ("à peine de quoi repreindre un cabinet de toilette ou acheter et installer un radiateur électrique de nouvelle génération", dixit un entrepreneur sur Twitter), d'aides proposées au foyer de la classe moyenne pose problème : quelle définition pour un "foyer de classe moyenne" ? Est-il souhaitable de financer les 1350 € avec le fonds du grand emprunt ? Une gabegie pour l'Etat et une cacahuète pour les sociétés comme les clients ?
Et contradictoires ?
Unanimement saluée, la baisse de la TVA pour la rénovation de logements HLM apparaît elle-même comme limitée. D'une part, pour Patrick Meynier de la CAPEB de Dordogne, la majorité des artisans du BTP seront peu impactés par cette mesure car ils ne sont pas présents sur le marché du HLM. D'autre part, le secteur du HLM semble selon Benoist Apparu, ancien ministre du logement, largement moins impacté par le crise que la production de logement non-sociaux, qui verraient encore leur TVA passer à 20,5 %.
D'autres contradictions apparaissent également derrière certains chiffres des plus symboliques, comme les 500 000 nouveaux logements par an issus du rapport Attali. Chiffre assez irréaliste puisque le solde démographique ne nécessiterait que 150 000 nouveaux logements (auxquel on peut éventuellement ajouter 50 000 logements détruits par an) selon cette démonstration. Qui plus est, ces ressources ne pourraient profiter à la rénovation de nombreux autres logements.
Note : insuffisant, peut encore faire des efforts
D'autres contradictions apparaissent également derrière certains chiffres des plus symboliques, comme les 500 000 nouveaux logements par an issus du rapport Attali. Chiffre assez irréaliste puisque le solde démographique ne nécessiterait que 150 000 nouveaux logements (auxquel on peut éventuellement ajouter 50 000 logements détruits par an) selon cette démonstration. Qui plus est, ces ressources ne pourraient profiter à la rénovation de nombreux autres logements.
Note : insuffisant, peut encore faire des efforts
De fait, la copie présentée par le plan Hollande présente, aux yeux des acteurs du secteur, de nombreuses lacunes. Très orienté sur la rénovation thermique et les enjeux sociaux immédiats, elle néglige l'accession à la propriété individuelle de logements, oublient les petits artisans et occultent d'autres phénomènes, comme la concurrence déloyale des auto-entrepreneurs. Ainsi, si des mesures comme la prises d'ordonnances sont légitimes, on reste dubitatif, à l'instar de Benoît Apparu, en attendant les premières manifestations et réalisations du plan logement. Même si Delphine Batho appelle à la patience.
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