La justice au soutien du photovoltaïque contre l'écodélinquance (crédit : Collectif pour la confiance) |
L'écologie, une aubaine pour les escrocs de tout poil !
On ne compte
plus les arnaques au photovoltaïque. Quelle que soit la région, chaque
quotidien local fait état toutes les semaines dans ses colonnes d’un nouveau
cas de particuliers, abusés par de faux et cyniques installateurs de panneaux
solaires, de pompes à chaleur ou d’éoliennes. Et l’imagination des escrocs est
sans limites : absence de service après-vente, surfacturation, prestations
incomplètes, publicité mensongère (du style « partenaire d’EDF »,
alors que cette société n’a aucun partenariat d’aucune sorte avec des
installateurs de panneaux photovoltaïques), calculs de rendement délirants, matériel
défectueux, etc. Un cas diffusé dans la presse en révèle bien souvent une
dizaine d’autres en commentaires, comme sur cet article de la Charente Libre.
Les
profiteurs de "l’a-formation"
À l’inverse, si
les particuliers se tournent vers les premiers spécialistes venus, c’est que,
bien souvent, les artisans locaux sont incapables de les informer directement. Quand
on constate le semi-échec du programme FEEBat, on comprend mieux pourquoi :
alors que ce dernier avait pour objectif la formation de 120 000 professionnels
entre 2008 et 2012, il n’en a en réalité qualifié que 48 000.
Cela se ressent d’autant plus dans le photovoltaïque, où, selon Sarah
Van Heeswyck de la société Héliôme,
il faut pouvoir disposer de la double compétence couvreur-électricien.
Les associations
professionnelles comme les associations de consommateurs ont conscience de
cette lacune. La CAPEB et la FFB ont d’ailleurs chacune mis en place une
certification permettant de labelliser les artisans : Eco-artisans et les
Pros de la performance énergétique. Les associations de consommateurs, comme l’UFC que Choisir,
sont de plus en plus sensibles à l’écodélinquance, compte tenu du nombre de
plaintes remontées chaque semaine. Enfin, des associations de particuliers
défenseurs du photovoltaïque se constituent pour défendre les intérêts des
particuliers. Citons en deux : le Groupement des Particuliers Producteurs
d’Electricité Photovoltaïques (GPPEP), ou encore l’ADIGIP, une association de
particuliers poursuivis par le Fisc sur la base de montages frauduleux réalisés
par des entreprises peu scrupuleuses (les fameux Girardins industriels).
La fin de la naïveté
L’Etat a-t-il
finalement sifflé la fin de la naïveté dans le domaine des équipements d’économie
d’énergie pour les particuliers ? En arrêtant les subventions et les
crédits d’impôt accordés aux particuliers, et dont profitaient les escrocs, il
a naturellement tari l’intérêt de ces derniers pour l’écologie. De fait, l’écodélinquance
se serait considérablement réduite selon les études de la DGCCRF,
provoquant un assainissement du marché, éliminant les sociétés les plus faibles
mais également les moins compétentes.
De même, les particuliers ont
pris conscience des risques que pouvait entraîner une telle démarche. Ils
cherchent à se renseigner de mieux en mieux, suivant les guides de bonne
conduite, et sont moins sensibles aux argumentaires commerciaux. Les
partenaires des ménages, et notamment les banques, sont sensibilisés à ces
problèmes. Enfin, la formation des artisans locaux se poursuit, plus à
même de répondre aux sollicitations et questions des particuliers de manière
pédagogique (même s’il reste du travail dans ce domaine). De fait, il faut aussi
savoir jeter un œil apaisé sur les exemples positifs et ne pas résumer le « business »
écologique aux seuls fraudeurs qui ont néanmoins réussi, en quelques années, à
jeter un discrédit durable sur toute la filière. Pour ces raisons, l’éradication
du fléau de l’écodélinquance doit être une priorité.
Nous suivre sur Twitter : Bati2030
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