Les acteurs du BTP pris dans leur double discours (source : Les Échos)
La profession est généralement dans son bon droit quand elle défend ses intérêts. Et ces dernières années, la durée et la dureté de la crise ne lui ont rien épargné. Pis, les représentants professionnels – jusqu’au « simple » salarié – étaient surtout déconcertés par le manque d’écoute, pour ne pas dire le mépris, dont ils faisaient l’objet de la part des pouvoirs publics. Aussi, même si les choses s’améliorent aujourd’hui, les effets négatifs diffus de la crise ainsi que le manque de concertation par le passé ont durablement sapé la confiance qui doit obligatoirement exister entre le privé et le public.
Néanmoins,
cette stratégie d’apitoiement choisie par défaut par les acteurs de la
profession ces deux dernières années ne peut être pérennisée. D’une part, parce
qu’il faut aller de l’avant. D’autre part, parce les contradictions entre le
discours et la réalité commencent à faire jour… et à faire tâche. Aussi, les
lamentations récurrentes (trop d’impôts, trop de bureaucratie, trop de normes, trop
de tout !) devraient laisser la place à une analyse raisonnée de la
situation, pour le bien de tous.
La situation
l’exige : d’une part, les artisans et PME n’en peuvent plus d’être la
continuelle variable d’ajustement des cycles économiques, alors que les grandes
entreprises et leur porte-voix se cachent derrière leurs doubles discours. D’autre
part, l’image de la profession pourrait être durablement abîmée, au regard des
casseroles que trainent certains. Pour résumer, il est grand temps que cela cesse.
Etat des lieux.