Qui l'eût cru il y a à peine une décennie ? Un téléphone pour gérer sa maison ?!
(source : lesnumeriques.com)
Si la domotique existe depuis de nombreuses années, elle
connait actuellement une révolution importante : l’arrivée des géants de
la high tech (Google, Samsung et Apple), s’emparant graduellement d’un marché
en ébullition tout en se livrant une lutte sans merci pour équiper les maisons
du futur. Néanmoins, derrière la démocratisation du contrôle des objets connectés,
il faut bien avoir en tête que plusieurs révolutions sont en gestation :
pour le client d’une part, qui verra sa vie simplifiée, et pour les entreprises
du secteur (les historiques comme les nouveaux entrants), qui devront définir
les frontières d’un nouvel environnement.
La domotique, kesako ?
Concrètement, la
domotique correspond à l’ensemble des technologies de l’électronique, de l’information
et des télécommunications utilisées dans les domiciles. Ces technologies ont
pour but d’assurer des fonctions de sécurité, de confort, de gestion d’énergie
et de communication qui peuvent se trouver dans une maison. Littéralement, le
mot domotique vient du latin domus, qui signifie la maison, et par
analogie avec électronique. Cette simple analyse étymologique montre bien que
ces deux mondes sont aujourd’hui liés.
Ainsi, le terme domotique est apparu au début des années
1980 et a suscité beaucoup de fantasmes, beaucoup trop même. En effet, lorsque
les responsables administratifs et les grands groupes non spécialisés entendent
parler du concept, ils ne peuvent s’empêcher de l’évoquer et de faire rêver le grand public,
arguant que la domotique apportera sous peu des services révolutionnaires dans
la maison. Or, la technologie ne suit pas encore, la domotique est encore
balbutiante, si bien que l’engouement s’estompe.
Une étape importante a lieu en janvier 1987, date à laquelle
Thomson
lance le premier système domotique : le Sécuriscan. Présenté sous
forme d’une centrale munie de périphériques, le Sécuriscan assurait avant tout
la sécurité de la maison, ainsi que certains automatismes ménagers, et ce pour
un prix de 20 000 francs (environ 3 000 euros). Hélas, ce système est arrivé
trop tôt et ne s’est jamais imposé pour deux raisons : d’une part, les
transmissions par courant porteurs n’étaient pas assez fiables, et d’autre part,
l’architecture centralisée posait des problèmes d’ergonomie.
Après une longue traversée du désert, la domotique est
depuis quelques années prête à se démocratiser. A l’heure du tout numérique, de
la fibre, de la 4G… la majeure partie des contraintes d’avant n’existent plus
et de nombreux services voient le jour : la domotique permet désormais de
gérer ses volets et sa télévision depuis son lieu de vacances, afin de faire
croire à une présence humaine et éloigner les cambrioleurs, de faire couler son
bain, de ventiler automatiquement de façon intelligente en liant thermostat et
fenêtres… Bref, la domotique promet maintenant, et pour de bon, de révolutionner l’habitat.
Au point d’attirer des convoitises.
Quels acteurs pour la domotique ?
Alors qu’elle n’en était qu’à ses balbutiements, la
domotique était avant tout une affaire de spécialistes (Thompson, Hestia, Legrand
ou encore Somfy). Aujourd’hui, attirés par les perspectives de croissance, de
nombreux acteurs s’intéressent au marché. Mais avant de revenir sur cet
engouement, il faut tenter de l’évaluer. En effet, les estimations sont très
disparates. En 2004 par exemple, le marché domotique français représentait 600
millions d’euros selon
le cabinet Basic, qui prévoyait de passer à 877 millions en 2009. Quant au
cabinet britannique BSRIA,
il évaluait le marché européen à
seulement 487 millions en 2012, tandis que le cabinet Coda
Stratégies l’estimait à 6 milliards pour 2013… Devant un tel écart entre
les données (et il y en a bien d’autres…), bien malin qui saurait évaluer de
manière exacte le marché de la domotique. Ce qui attire pourtant les convoitises.
En France, une première nouvelle catégorie d’acteurs fait
son arrivée à partir de 2011 : les fournisseurs d’accès à Internet (FAI).
Le premier est Bouygues Télécom, qui, après une alliance avec la société
spécialisée Ijenko, lance en juillet un
boîtier relié à la BBox. Ce dernier offre des options de surveillance
(détecteur d’ouverture et de fermeture des portes, capteur d’humidité) et de
confort (contrôle d’objets connectés). Dans la foulée, Orange et SFR
commercialisent des offres similaires, qui s’amélioreront à chaque nouvelle box
mais restent essentiellement concentrées sur la surveillance.
Le deuxième point
de bascule s’effectue en 2014, quand les géants d’Internet débarquent. En janvier, deux évènements ont coup sur coup fait
basculer le monde de la domotique. Tout d’abord, lorsque Samsung annonce le
lancement de Smart Home. Cette offre est alors révolutionnaire car elle
permet, d’une part, de coupler services domotiques de confort (lumière,
électroménagers) et de surveillance, et d’autre part, de contrôler le tout via
une application ! L’autre annonce concerne Google
et le rachat de Nest pour 2,3 milliards de dollars. Peu connue en Europe,
Nest commercialise depuis 2011 des détecteurs de fumée et des thermostats
intelligents, contrôlables via un smartphone. Avec cette acquisition, Google
affiche ses ambitions dans le secteur
domotique, ambitions confirmées en juin 2014 avec le rachat
de Dropcam (spécialiste des caméras connectées en Wi-Fi) pour 409 millions
d’euros. Afin de contrer ses deux rivaux historiques, Apple s’est à son tour
lancé avec sa solution
Homekit, présentée fin juin.
Ainsi, il y a encore quelques années, la domotique était l’affaire
d’entreprises spécialisées. Désormais, les FAI et les géants du web s’en
emparent graduellement, transformant la maison en un véritable champ de
bataille.
Le BTP et la domotique : tradition mortifère ou
sursaut salvateur ?
La problématique de la maison connectée n’est qu’un des enjeux
de la révolution numérique en cours actuellement et dont le BTP doit avoir
conscience : pas pour en parler indéfiniment mais pour agir. En effet, l’arrivée
de nouveaux
acteurs ultra-puissants dans ce qui a toujours été son pré-carré (la maison
et le bâti en général) constitue une menace. L’histoire récente montre en effet
à quel point la technologie numérique est capable de s’insérer dans n’importe
quel domaine et le chambouler, obligeant ses acteurs traditionnels à s’adapter ou à
disparaitre.
L’analogie avec les opérateurs téléphoniques est
intéressante pour comprendre le danger qui guette le BTP : lorsque les
smartphones ont commencé à apparaitre, l’abonnement téléphone/internet était
assez élevé. Puis, ce même abonnement a permis de télécharger des applications
grâce auxquelles les utilisateurs (de plus en plus nombreux, 24
millions en 2013) pouvaient envoyer des messages et téléphoner gratuitement
dans le monde entier. Si bien que depuis 2010, les opérateurs connaissent une baisse
continue de leurs chiffres d’affaires. Mais le risque va bien
au-delà : les consommateurs voient de plus en plus WhatsApp, Skype ou
encore les différents services de Google et Apple comme les principaux
fournisseurs, relayant les opérateurs d’hier à des solutions de second rang.
Les plus naïfs trouveront la comparaison osée entre un abonnement téléphonique
à une trentaine d’euros et la construction d’une maison, mais la logique est bel
et bien transposable.
La conception classique de l’univers de la maison est
aujourd’hui « bâti-centrée », c’est-à-dire que la maison au sens
stricte, quatre murs et un toit, est le cœur de la réflexion relative à son
aménagement intérieur. Ce rôle est celui de l’architecte,
coordonnant le travail de l’électricien, du plombier, du chauffagiste... tous chargés d’équiper
la maison. Mais la maison de demain ne se définira-t-elle pas justement par
tous ses équipements, au point d’être non pas bâti mais techno-centrée ?
Supposons, par exemple, que Google, Apple ou Samsung, arrivent
à développer un système tellement sophistiqué qu’il passe avant la maison
elle-même dans la tête de la personne cherchant un logement. La chaine de
valeur se trouve alors totalement bousculée, conduisant à terme à une inversion
totale des rôles : la domotique, autrefois outil de confort, deviendrait
la préoccupation principale. Par la même occasion, l’entreprise
fournissant le système prendrait le pas sur les constructeurs, qui seraient
alors en concurrence pour avoir le « privilège » de construire des
maisons Google/Samsung/Apple…
Bien sûr, ceci n'est qu'une réflexion mais les acteurs historiques du BTP, encore trop centrés sur leur
corps de métier classique, doivent bien comprendre le danger qui les
guette et évoluer. A titre d’exemple, les taxis n’ont pas intégré l’apport des
nouvelles technologies de géolocalisation car rien ne les forçaient à évoluer.
L’arrivée des VTC leur a donné tort. L’exemple du monopole des constructeurs
automobiles, menacés par la voiture connectée, est également intéressant. Aujourd’hui,
Google s’invite dans la maison avec de plus en plus de services. Mais pourquoi la
firme californienne ne construirait-elle pas elle-même des maisons, dont ses
technologies seraient le cœur ?
La domotique n’est donc pas une simple révolution
technologique facilitant la vie de ses usagers. Comme toute innovation
technologique, elle bouleverse un secteur entier et, si ses acteurs historiques
ne (com)prennent pas le virage qui s’opère, voire l’impulsent, ils risquent de
disparaitre.
A bon entendeur...
Nous suivre sur Twitter : @Bati2030
KNX, le seul standard domotique mondial ouvert comprenant plus de 340 fabricants et des milliers de produits parlant le même langage.
RépondreSupprimerDans les solutions techniques privilégiées préconisées, apparaît généralement une absence révélatrice d'un manque d'informations spécifiques ou erronées, c'est la gestion active et dynamique des lots techniques du second œuvre par la mise en place d'une véritable domotique adaptée aux besoins et au budget du maître d'ouvrage.
La GAB (Gestion Active du Bâtiment) appelée DOMOTIQUE ne doit pas être un gadget mais bien la nouvelle génération d’installation électrique moderne, intelligente et communicante. Elle permet de développer un système impressionnant de puissance et de multiples possibilités de fonctions et de scénarios.
L’intelligence dans le bâtiment positionne l’installation électrique comme un vrai levier de la performance énergétique et du confort.
La domotique ne doit pas être un ajout mais bien la colonne vertébrale des lots techniques.
Adressez-vous à un véritable intégrateur-domoticien qui vous composera une installation électrique moderne, innovante, intelligente, flexible, évolutive et communicante.
Vous devez le faire intervenir en début de projet car il orchestrera la gestion dynamique de l'éclairage, du chauffage, des occultants, de la ventilation, de la sécurité et d'autres fonctionnalités.
Cette méthodologie vous évitera les doubles emplois et vous aurez ainsi une gestion active, dynamique et centralisée de votre maison.
Contrairement à ce que l'on vous laisse croire, cette technologie n'est pas beaucoup plus onéreuse que la solution traditionnelle mais elle vous procure une puissance de fonctionnalités démesurées.
Si vous faites appel à un simple électricien, il se tournera vers son grossiste qui vous fournira le matériel sur lequel il a la plus belle marge sans se préoccuper des fonctionnalités spécifiques à votre construction.
Consultez l'annuaire du site de la FFD (Fédération française de Domotique) pour trouver un spécialiste dans votre région : http://www.ffdomotique.org/.
Question prix, je ne suis pas d'accord avec la tendance à dire que la domotique coûte cher.
Si vous passez par un bon intégrateur-domoticien, en début de projet, il vous confectionnera, à fonctionnalités égales, une installation électrique moderne, flexible, innovante, évolutive, intelligente et communicante pour un budget légèrement supérieur à une installation figée qui ne vous permet aucune évolution.
Je le répète, la domotique doit être la colonne vertébrale des lots techniques de votre construction abordée en amont de votre projet par un spécialiste qualifié.
Adressez-vous à un technicien spécialisé qu'est l'intégrateur-domoticien.
N'étant lié à aucune marque, il choisira dans la panoplie des produits du marché ce qui correspond le mieux à vos besoins et à votre budget.
Choisissez donc celui qui travaille en KNX, le seul protocole mondial ouvert comprenant plus de 340 fabricants et des milliers de produits parlant le même langage.
Enfin, sachez qu'à fonctionnalités égales, une domotique ouverte ne coûte que quelques pourcents en plus qu'une installation traditionnelle et vous permet d'avoir une globalisation et une interopérabilité des différentes fonctions.
Le ROI est limité à +- cinq années.
En conclusion, il est scandaleux, aberrant et incompréhensive, d'encore voir en 2014 des nouvelles constructions équipées d'une installation figée basée sur des principes du siècle dernier !!!