jeudi 15 janvier 2015

Retour sur l’année 2014 pour bien démarrer 2015

2015, année du grand chambardement ? (source : freepik.com)

[message de service : après les évènements de la semaine dernière, tentative de retour "à la normale"... #jesuischarlie]

La fin d’année 2014 et le début de la nouvelle sont pourvoyeuses d’informations contradictoires : d’un côté, le bilan de l’année écoulée est plus que mitigé et la mise en place du compte pénibilité nourrit la défiance des professionnels vis-à-vis du gouvernement ; de l’autre, les bonnes nouvelles macroéconomiques (baisse du prix du pétrole, politique monétaire accommodante de la BCE, baisse de l’Euro…) et l’application effective du tournant économique personnifié par la nomination de Manuel Valls (crédit d’impôt compétitivité emploi, pacte de responsabilité, processus de simplification…) pourraient apporter quelques surprises positives. Aussi, pour bien commencer l’année, petit retour sur les grands thèmes abordés sur ce blog en 2014, plébiscités par les lecteurs, et qui feront sans aucun doute la une des journaux en 2015.

Morosité économique : bientôt la fin ?

Marasme économique oblige, un certain nombre d’articles portaient sur cette question en 2014. L’emploi a été au cœur des préoccupations, tant des patrons que des responsables politiques, et les mois à venir resteront très tendus, notamment pour les jeunes. Le mouvement Casques Jaunes, lancé par le CCA-BTP l’été dernier, a été une vraie bouffée d’oxygène et un cri d’alarme salvateur, même si beaucoup reste encore à faire. On ne le répètera jamais assez : l’apprentissage est un maillon essentiel du secteur, pour son avenir, celui des jeunes mais aussi du pays tout entier.

Pourtant, malgré une actualité économique morose, certains segments résistent bien, à l’image de la rénovation énergétique : il existe une vraie demande et de vrais besoins. Or, cet élan devrait être renforcé via des aides financières pérennes ainsi que la généralisation du passeport efficacité énergétique. De même, l’innovation peut être un garant du développement des entreprises et provoquer une dynamique positive : le marché de la fenêtre est intéressant à ce sujet. La crise n’est donc pas une fatalité et nous oblige à chercher de nouvelles solutions : la normalisation peut en être une, à l’image de la norme Passiv’Haus, permettant de favoriser certaines pratiques ou produits, et donc soutenir un secteur. Comme celui des isolants biosourcés ?

Le devenir de nos villes

Au-delà des mesquineries politiques habituelles, le Grand Paris revêt des enjeux fondamentaux pour le devenir économique de cette métropole, et évidemment pour notre pays. Pour résumer, et pour garder un esprit pionnier, tout est à repenser tellement les challenges sont importants : contrainte budgétaire, croissance démographique, renouvellement des infrastructures, révolution numérique, changements sociétaux… Tout est impacté. Plaie des grandes villes, la saturation des transports doit être résorbée. Or, cela ne passera pas seulement par les moyens de transport habituels mais surtout par un changement de mentalités.

Le tout bagnole des années 1980-90 avait laissé la place aux actions anti voitures dans les années 1990, jusqu’à récemment. Reviendrions-nous à des comportements plus raisonnables qui favoriseraient voitures (électriques évidemment), transports ferroviaires mais surtout solutions issues de l’économie du partage (autolib, velib, etc.) ? A voir. La problématique transport est surtout fondamentalement liée aux enjeux du vivre ensemble, du vivre mieux : la ville intelligente, pour l’instant à l’état embryonnaire, serait la solution toute trouvée. Mais la période de tâtonnements va être encore longue. Elle pose surtout la question de la redistribution des rôles de chacun : des politiques, des entreprises et des citoyens. Sans parler du coût... Ou plutôt, des investissements à faire, importants et absolument nécessaires.

Immobilier, logement : préoccupations majeures, changements en profondeur

Les dernières études de Century21 ou du groupe Laforêt le confirment : la complexité est la règle sur le marché immobilier. Différences régionales, entre villes et campagnes, entre surfaces habitables, etc. Comprendre l’évolution des prix est une gageure. Pourtant, est-ce une raison pour se complaire dans la paralysie ?

Des changements sociétaux, renforcés par la révolution technologique, font émerger de nouveaux modes de consommation et d’échange. Des actions politiques aussi. Par exemple, il est dorénavant possible d’investir sur le marché immobilier via des plateformes de financement participatif. De même, les difficultés de trouver un logement social – sans parler des abus – ont popularisé le scoring, solution de moindre mal. Idem pour le très décrié encadrement des loyers. Enfin, les recours collectifs vont permettent aux consommateurs de faire valoir leur droit. Autant de choses qui sont mises en place et qui, après un temps d’adaptation nécessaire, pourraient se révéler payantes.

L’évènement de l’année : la révolte contre la mention RGE, le départ de Duflot ou le rapport de l’OPECST ?

Certes, la révolte contre la mention RGE (Reconnu Garant de l’Environnement), menée au départ par UFC-Que Choisir, est un évènement non négligeable. Toutefois, celui-ci devrait prendre toute son ampleur durant l’année 2015. A suivre donc. Aussi, l’arrivée de Sylvia Pinel en remplacement de Cécile Duflot est la nouvelle importante. Le bilan en demi-teinte de cette dernière, sans parler de ses relations « moyennement bonnes » avec les principaux acteurs du secteur, ont conduit François Hollande à prendre les devants. Le secteur de la construction, dont le marasme désastreux impacte directement la croissance française, avait-il pourtant besoin de la nomination d’une néophyte ? A dire vrai, cela s’analyserait plutôt comme une reprise en main par Manuel Valls, dont les effets positifs doivent encore se faire sentir.

L’autre fait marquant est le rapport de l’OPECST, publié en juillet 2014, et concernant un acteur prépondérant de la construction : le CSTB. Mettant le doigt sur le conservatisme très dommageable que connaît le secteur, sénateurs et députés continuent leur travail d’agent du changement et leur plaidoyer pour l’innovation, débutés il y a maintenant cinq ans et qui font échos à l’enquête de l’Autorité de la concurrence concernant les pratiques anticoncurrentielles de Saint-Gobain Isover, du CSTB et du syndicat FILMM à l’encontre de la PME Actis. Ces prises de positions ne sont pas sans rappeler les casseroles du BTP : le double discours de certains, les pratiques condamnables d’autres… 

2015, année du grand chambardement ? Le sursaut salvateur commence maintenant.

Excellente année à tous !

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