Mobilisation générale lors des Journées Professionnelles de la CAPEB 2013

Les Journées Professionnelles de la CAPEB 2013 à la Cité Internationale des Congrès de Nantes (crédit : bati2030.blogspot.fr)

Une semaine après les 24h du bâtiment de la FFB, la CAPEB tenait elle aussi son grand événement annuel, à la Cité Internationale des Congrès de Nantes. Mais là encore, le salon professionnel était un alibi pour démontrer la solidarité des artisans au niveau national. Formation, réglementations, certifications ont fait l'objet d'un examen complet lors de ces trois jours de conférences et de débats. Mais l'apparition en filigrane (ou pas) des grands enjeux du moment, comme l'amiante, le statut des entrepreneurs ou la TVA réduite dans le bâtiment, a aussi montré que la mobilisation était générale et massive. Un événement moins politique que les 24h du bâtiment, mais tout aussi important à l'aube du bras de fer musclé qui va opposer la Confédération au gouvernement de Jean-Marc Ayrault pour la survie du monde de la construction.

Depuis 2012, la Confédération de l'Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment a décidé d'organiser des rencontres nationales réunissant les différents corps de métier et représentants des départements. Organisées à Nice l'année dernière, elles se tenaient cette fois à Nantes pour rassembler près de 3000 délégués départementaux, représentants mais aussi relais des adhérents de la base, venus pour se rencontrer et débattre autour des grands thèmes du moment. L'occasion aussi pour plusieurs dizaines de fabricants de présenter leurs dernières solutions et innovations à ces délégués prescripteurs et les 5000 visiteurs, essentiellement professionnels du milieu.

Dessiner l'artisan de demain

Les Journées Professionnelles de la CAPEB se veulent, avant tout, un espace de dialogues et de rencontres pour les les délégués de chaque départementaux. Répartis par métier en fonction des huit Unions Nationales Artisanales (Couverture-Plomberie-Chauffage, Equipement Electrique et Electrodomotique, Maçonnerie-Carrelage, Charpente-Menuiserie-Agencement, Peinture-Vitrerie-Revâtements, Métiers et techniques du plâtre et de l'isolation, Serrurie-Metallerie, Métiers de la pierre), le salon offre de nombreux moments pour réseauter, discuter et surtout s'informer.

Car il est là l'enjeu fondamentale des Journées Professionnelles de la CAPEB : quelque soit le métier, le statut d'artisan évolue en permanence, et peu à peu, au gré des séminaires, l'artisan de demain se dessine. Connecté à son environnement, il est au fait des innovations et des réglementations, se dote de formations complémentaires et de labels (on a particulièrement insisté sur l'éco-artisans lors de ces journées), et travaille en réseau afin d'offrir l'offre la plus adaptée possible. En plus de ses compétences, l'artisan nouveau devient un véritable prestataire de services, la condition sinéquanone pour survivre en temps de crise.

Une CAPEB de combat

Ce n'est qu'au moment des questions, et de l'ouverture du débat, que les Journées Professionnelles de la CAPEB se dévoilent dans leur dimension politique. Inquiets de la santé d'un secteur du bâtiment qui souffre de la crise économique, les artisans ne veulent pas que leurs revendications propres soient récupérées par d'autres organismes syndicaux (suivez le regard) ou partis politiques. Statut des auto-entrepreneurs, amiante, crise économique, TVA dans le bâtiment, concurrence déloyale, transition énergétique ou encore réglementations, les enjeux de mobilisation ne manquent pas pour motiver des collaborations et des actions d'envergure.

Au moment où le débat avec le gouvernement se fait de plus en plus vif, au moment où les artisans du BTP tirent les leçons de la première année du quinquennat de François Hollance, la CAPEB se meut donc en une organisation de combat. Une restructuration qui a fait quelques dégâts, puisque Jean-Marie Carton, vice-président du bureau confédéral et président de l'UNA Couverture-Plomberie-Chauffage, a quitté ses fonctions dans la plus grande discrétion en avril. Bref, la CAPEB nouvelle est arrivée, et elle est plutôt déterminée.