jeudi 18 décembre 2014

Bilan 2014 : du mieux quand même ?

2014 : des éclaircies à venir pour le BTP ? (source : wikimedia.org)

Nous pouvons avancer, ironiquement, que 2014 restera dans les annales pour les changements politiques qui sont advenus (et qui étaient plus que nécessaires), du fait - pour partie - de la prise de conscience de la crise réelle que vit le secteur. Aussi, même si la baisse de l’activité continue, ces facteurs exogènes pourraient changer la donne. Ce qui donnerait une stabilisation de l’activité au premier semestre 2015 pour réamorcer la pompe en fin d’année et en 2016.

Toutefois, des bémols existent : la crise a la particularité de forcer les acteurs à s'adapter mais aussi de changer les mentalités. Le secteur de l’immobilier n’y échappe pas. Il serait donc faux de croire que la reprise, même fragile, s’accompagne d’un « retour à la normale », c’est-à-dire des habitudes d’avant. D’autre part, même si le secteur de la construction peut entrevoir des éclaircies, les travaux publics, quant à eux, verront le marasme se renforcer.

jeudi 11 décembre 2014

La ville intelligente : vers une redistribution des rôles entre politiques, entreprises et citoyens ?

La ville intelligente : beau concept et gros enjeux (source : philippe-allard.be)

Passée de 2,2 à 3,7 milliards entre 1990 et 2013, la population urbaine mondiale continue de progresser et devrait atteindre quelques 6,2 milliards d’habitants d’ici 2050, soit deux tiers de la population totale. Si cet exode rural sera en partie absorbé par l’extension des villes, il le sera également par l’entassement des populations, c’est-à-dire la hausse de la densité : multiplication des gratte-ciels d’habitation, réaménagement des espaces… Au final, la ville de demain devra donc accueillir (beaucoup) plus d’habitants alors même qu’elle semble aujourd’hui étouffer de plus en plus entre pollution, embouteillages et engorgement des transports.

Toutefois, une lueur d’espoir aux contours assez floue semble émerger à travers le concept de « smart city » ou « ville intelligente ». Tout comme les nouvelles technologies ont révolutionné notre façon de travailler ou d’interagir, les nouvelles technologies auraient le pouvoir de réinventer la ville de demain : les problématiques de pollution, de mobilité ou encore de sécurité pourraient ainsi trouver des solutions grâce au « tout connecté ».

Cependant, la ville intelligente ne se résume pas seulement à des problématiques énergétiques ou sécuritaires. Derrière la collecte des données, se cachent également des investissements nécessaires et des marchés gigantesques, et donc une marchandisation de l’espace. D’une aire géographique gérée par les politiques, la ville deviendrait donc, au moins en partie, un marché géré par les entreprises. De quoi chambouler l’ordre jusque-là établi.

vendredi 5 décembre 2014

Les recours collectifs dans l’immobilier

Les actions de groupe sont enfin reconnues dans le droit français (source : radioscoop.com)

Chirac (en 2005 et en 2007) et Sarkozy (en 2012) avaient demandé à leur gouvernement de la créer. Sans succès. Véritable Arlésienne législative en France, le recours collectif – aussi appelé action de groupe ou class action – a finalement été voté par le parlement en février 2014, sous l’impulsion de Benoît Hamon, alors ministre de la Consommation.

Pour l’instant, l’action de groupe reste très encadrée : ne porte que sur le droit à la consommation et à la concurrence, rôle central du juge mais surtout de l’association de consommateurs. Pas de dévoiement donc, pour le moment. Mais l’avenir peut nous réserver des surprises. 

L’action de groupe à la française

Introduite dans le droit français en février 2014, applicable depuis le 1er octobre, l’action de groupe vise à rééquilibrer les relations entre les consommateurs et les entreprises, en donnant aux premiers plus de pouvoir en cas de litiges avec les seconds.

jeudi 27 novembre 2014

Les casseroles du BTP

Les acteurs du BTP pris dans leur double discours (source : Les Échos)


La profession est généralement dans son bon droit quand elle défend ses intérêts. Et ces dernières années, la durée et la dureté de la crise ne lui ont rien épargné. Pis, les représentants professionnels – jusqu’au « simple » salarié – étaient surtout déconcertés par le manque d’écoute, pour ne pas dire le mépris, dont ils faisaient l’objet de la part des pouvoirs publics. Aussi, même si les choses s’améliorent aujourd’hui, les effets négatifs diffus de la crise ainsi que le manque de concertation par le passé ont durablement sapé la confiance qui doit obligatoirement exister entre le privé et le public.

Néanmoins, cette stratégie d’apitoiement choisie par défaut par les acteurs de la profession ces deux dernières années ne peut être pérennisée. D’une part, parce qu’il faut aller de l’avant. D’autre part, parce les contradictions entre le discours et la réalité commencent à faire jour… et à faire tâche. Aussi, les lamentations récurrentes (trop d’impôts, trop de bureaucratie, trop de normes, trop de tout !) devraient laisser la place à une analyse raisonnée de la situation, pour le bien de tous.

La situation l’exige : d’une part, les artisans et PME n’en peuvent plus d’être la continuelle variable d’ajustement des cycles économiques, alors que les grandes entreprises et leur porte-voix se cachent derrière leurs doubles discours. D’autre part, l’image de la profession pourrait être durablement abîmée, au regard des casseroles que trainent certains. Pour résumer, il est grand temps que cela cesse. Etat des lieux.

mardi 18 novembre 2014

Qui comprend le marché immobilier actuellement ?

Darwin appliqué au secteur de l'immobilier (source : dessinemoileco.com) 

Bien malin les professionnels qui s’essaient à « l’immobilier fiction », c’est-à-dire à deviner les tendances du marché dans les prochains mois. Au mieux, ils s’aventurent à trois mois – six tout au plus – et sur un terrain qu’ils connaissent déjà (Paris intra-muros… et encore). Tout le monde s’accorde pour dire que les prix sont élevés, posant la question de leur encadrement… et de la pertinence de cette politique. En effet, pourquoi encadrer si les prix baissent ?

En vrai, la difficulté est de comprendre la tendance, l’évolution des prix. Et au risque de perturber les experts pour qui c’est le métier, il faut dire qu’on ne sait pas actuellement si les prix sont à la hausse ou à la baisse… Évacuons donc ce problème et parlons plutôt des intentions des demandeurs (acheteurs ou locataires), c'est-à-dire des perceptions qu’ils ont du secteur.

Ainsi, même si le logement est une des problématiques centrales des Français, deux études viennent conforter le grand retournement sociétal actuel : le souhait des Français d'accéder à la propriété se fracasse contre les réalités actuelles. Les intentions d’achats immobiliers à six mois sont en repli et le nouveau profil-type de l’emprunteur met en exergue son attentisme. Au risque de remettre en cause le modèle d’activité de bon nombre d’acteurs historiques.

jeudi 6 novembre 2014

De l’importance des infrastructures, thermomètre de l’attractivité d’un pays

Les infrastructures, premier déterminant de l'attractivité d'un pays ? 
(source : http://www.siemens.com.br)

Les infrastructures se définissent comme étant les installations nécessaires à une collectivité. Toutefois, cette dernière évoluant, les équipements sont eux aussi amenés à se transformer, quantitativement et qualitativement. Ainsi, une collectivité dans un pays en développement n’aura pas les mêmes (besoins en) infrastructures qu’un pays développé. De plus, au-delà de la richesse, la géographie et le climat sont également un déterminant dans la définition des infrastructures nécessaires.

Par ailleurs, les équipements évoluent avec le temps : d’une part, les infrastructures en place se dégradent ; d’autre part, il existe de nouvelles demandes en équipement au fur et à mesure des progrès de la science (santé, technologies de l’information…) mais aussi des besoins primaires des individus. Par exemple, Internet est devenu un enjeu majeur pour le devenir économique – et donc politique – des différents pays. Ainsi, le Wi-Fi est désormais considéré comme un service essentiel comme l’eau ou l’électricité. Inversement, les infrastructures de télécommunications basées sur les câbles souterrains pourraient être, à l’avenir, moins indispensables. De même, le développement de la voiture électrique suppose le déploiement de bornes de recharge. Aussi, pour en amplifier l’extension, l’Etat a promulgué une loi, en août 2014, faisant de la construction de cette infrastructure nouvelle un impératif.  

Toutefois, il faut bien se garder de croire que l’émergence et l’affirmation de la nouvelle économie, cette économie dématérialisée basée sur Internet, ait pour corollaire le déclassement de l’économie réelle. Bien au contraire. Le tout numérique est une chimère et l’immatérielle ne peut apporter ses bienfaits que si les infrastructures « en dur » sont construites et entretenues. Là est la vraie problématique, avec une autre sous-jacente : celle concernant leur financement.

mercredi 29 octobre 2014

Financement participatif et immobilier : the next big thing ?

Le financement participatif est-il adaptable au marché immobilier ? (source : www.latribune.fr)

A écouter certains observateurs dans les conférences sur le sujet, le financement participatif serait une révolution qui va changer non seulement la manière de faire mais aussi les manières d’interagir entre les protagonistes. Concernant le crowdfunding appliqué à l’immobilier, les nouveaux acteurs véhiculent déjà leur storytelling charmeur et charmant quand d’autres y voient d’ors et déjà le fossoyeur de leurs rentes. 

Nouvel avatar de ce Web social qui émerveille ou affole, le crowdfunding immobilier mérite de s’y intéresser, de se saisir du phénomène et de leur faire fructifier. Mais il ne faut pas non plus oublier qu’au geste « participatif » vient se greffer la notion de retour sur investissement… Aussi, à l’origine proche de la sphère religieuse et caritative, le financement participatif est devenu un business qui pourrait remodeler les différents périmètres d’activités des acteurs historiques et leur place dans la chaîne de valeur. 

Idée ancienne, développement nouveau

Le crowdfunding ou financement participatif est un mode de financement de projets par le public. Les fonds récoltés, généralement de faibles montants et auprès de nombreuses personnes, permettent de financer un projet artistique ou entrepreneurial. Historiquement apparu en Angleterre au XVIIIème siècle, dans les communautés souhaitant financer des actions de charité, le financement participatif s’est fortement développé ces dernières années grâce à Internet et au développement des réseaux sociaux.